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OStéopathie : asthme, diagnostic systématique?

La journée mondiale de l'asthme, le 3mai 2016, a suscité de nombreuses actions visant à améliorer la détection et la prise en charge de l'asthme de l'enfant. Presque concomitamment, deux articles ont fait entendre un son discordant. On serait passé, dans cette pathologie infantile, du risque de sous-diagnostic à celui de sur-diagnostic.

Le premier article rapporte les résultats d'une étude clinique rétrospective menée aux Pays-Bas dans des centres de soins primaires (1). Les dossiers de 652 enfants, âgés de 6 à 18 ans, codés « asthme » (n=546), ou ayant fait des exacerbations ou pris des médicaments inhalés (n=106), ont été revus pour apprécier la fiabilité de leur « étiquetage».

Le diagnostic d'asthme a été considéré comme excessif chez 53,3 % des enfants (349 sur 652). Bien que codés « asthme », ces enfants n'avaient pas présenté d'exacerbation et ils avaient utilisé moins de 3 flacons de bêta-2 sympathicomimétiques en une année. De plus, 5 avaient une spirométrie normale. A l'opposé, 16,1 % des enfants avaient un asthme confirmé par une spirométrie et 23,1 % un asthme probable selon les données de la clinique et les traitements.

Seul un enfant de la cohorte sur 6 a passé des épreuves fonctionnelles respiratoires [EFR], alors qu'il est possible et conseillé de faire une spirométrie à partir de l'âge de 6 ans.

Les auteurs concluent ainsi que le diagnostic d'asthme est fréquemment porté par excès chez l'enfant, en soins primaires, aux Pays-Bas, ce qui induit des traitements inutiles, alourdit le fardeau de la maladie et altère la qualité de vie, et qu'il s'appuie rarement sur des EFR.

Les sur-diagnostics coexistent avec les sous-diagnostics

Le second article, à paraître dans un prochain numéro des Archives of Disease in Childhood, exprime l'opinion argumentée de deux pneumo-pédiatres anglais (2). Le diagnostic d'asthme infantile serait aussi porté par excès au Royaume-Uni, particulièrement celui de « toux équivalent d'asthme » (en anglais, cough variant asthma). Ce qui inquiète les deux spécialistes se sont, au-delà des coûts, les effets secondaires auxquels sont exposés les enfants inutilement traités avec des corticoïdes inhalés : ralentissement de la croissance, augmentation des infections respiratoires, etc.). D'après eux « le diagnostic d'asthme s'est banalisé, les inhalateurs sont délivrés sans bonne raison et sont presque devenus un accessoire à la mode. Il en résulte que l'asthme, une maladie létale si elle n'est pas correctement traitée, est pris à la légère. »

A cet égard, il faut encore préciser que le symptôme « wheezing » doit être bien cerné, en sachant qu'il n'est pas spécifique de l'asthme (le rétrécissement des bronches à l'origine du wheezing peut être dû à la simple présence de mucus). Deux règles cliniques permettent d'affiner le diagnostic : objectiver l'obstruction variable des voies aériennes ; et, quand un traitement d'épreuve est instauré, ne pas le prolonger s'il se révèle inefficace. Les professionnels de santé doivent remettre en question le diagnostic l'asthme chez un enfant qui ne répond pas bien au traitement, avant d'intensifier ce traitement.

La situation de l'asthme infantile n'est paradoxale qu'en apparence. Le risque de sous-diagnostic et de traitement insuffisant, quelles qu'en soient les causes, coexiste avec un risque de sur-diagnostic.

Auteur

Dr Jean-Marc Retbi

source : http://www.univadis.fr/medical-news/41/L-asthme-un-diagnostic-porte-par-exces-chez-l-enfant

alexie legrand ostéopathe


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