Ostéopathie : diabète et HTA, nouvelles études
La valeur cible de la pression artérielle pour les diabétiques fait depuis quelques années l'objet de nombreux débats. Depuis 2013, la plupart des recommandations préconisent finalement le seuil de 140/90 mm Hg. Une revue systématique concluait toutefois l'an dernier encore que le fait d'intensifier le traitement des patients dont la pression artérielle était déjà inférieure à 140 mm Hg réduisait le risque d'accidents vasculaires cérébraux et d'albuminurie. Les auteurs de cette analyse émettaient alors quelques réserves quant à l'assouplissement des dernières recommandations.
Le British Medical Journal a publié récemment les résultats d'une nouvelle méta-analyse, dont l'originalité tient à ce qu'elle inclut non seulement les essais publiés, mais aussi les résultats de travaux non publiés, soit au total 49 essais et près de 75 mille participants diabétiques, la majorité ayant un diabète de type 2.
Les résultats confirment ce qui semble s'imposer depuis quelques années. Si la pression artérielle systolique avant traitement est inférieure à 150 mm Hg, un anti-hypertenseur supplémentaire réduit le risque de mortalité toutes causes (Risque Relatif [RR] 0,89 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] 0,80 à 0,99), de mortalité cardiovasculaire (RR 0,75 ; IC 0,57 à 0,99), d'infarctus du myocarde (RR 0,74 ; IC 0,63 à 0,87), d'accident vasculaire cérébral (RR 0,77 ; IC 0,65 à 0,91) et d'insuffisance rénale terminale (RR 0,82 ; IC 0,71 à 0,94). Si la pression artérielle systolique initiale est comprise entre 140 et 150 mm Hg, l'ajout d'un traitement anti hypertenseur réduit encore le risque de mortalité toutes causes, d'infarctus du myocarde er d'insuffisance cardiaque.
Ajouter un antihypertenseur quand la systolique est inférieure à 140 mm Hg est délétère
En revanche, si la pression systolique initiale est inférieure à 140 mm Hg, il n'apparaît aucun bénéfice à intensifier le traitement. Au contraire, puisqu'un traitement supplémentaire augmente le risque de mortalité cardiovasculaire (RR 1,15 ; IC 1,00 à 1,32), avec une tendance à une augmentation du risque de mortalité toutes causes (RR 1,05 ; IC 0,95 à 1,16). L'analyse en méta-régression montre que, quand la pression systolique initiale est inférieure à 130 mm Hg, chaque réduction supplémentaire de 10 mm Hg s'accompagne d'une augmentation de 15 % de la mortalité cardiovasculaire et de 12 % du risque d'infarctus myocardique.
Ces données ne permettront peut-être pas d'éteindre la controverse. Il se pourrait en effet que certains sous-groupes de diabétiques bénéficient d'une réduction plus stricte de la pression artérielle. Le débat pourrait bien se poursuivre un moment encore.
source : http://www.univadis.fr/medical-news/41/Pression-arterielle-des-diabetiques-le-mieux-est-l-ennemi-du-bien
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