Ostéoapthie : burnt out, nouvelles recommandations?
Le Rapport du 23 février 2016 de l'Académie nationale de médecine fait le point sur le « burn out » et propose des recommandations pour que ce syndrome soit mieux diagnostiqué, reconnu et pris en charge.
Depuis l'introduction du concept d'épuisement professionnel par le psychiatre français Claude Veil en 1959 et son appellation « burn-out professionnel » en 1971, ce sont les institutions dédiés au travail qui se sont intéressés à la question : le Ministère du Travail avec la loi réprimant le harcèlement moral au travail (2002) et le plan d'urgence de prévention des risques psycho-sociaux (RPS) mis en place par le Ministre du Travail (2009).
Au plan médical, le burn-out est absent des nomenclatures internationales de référence (DSM-V et CIM-10) et n'est pas prévu dans leurs prochaines éditions. Le Réseau national de vigilance et de prévention des risques professionnels (RNV3P) et ses partenaires (CNAM-TS et ANSES) suggèrent de le placer dans une rubrique intitulée « surmenage ».
Des critères diagnostiques encore à préciser
Le burn-out est un état d'épuisement psychologique (émotionnel), cognitif (perte de motivations, difficultés de concentration) et physique (fatigue), avec des symptômes traduisant une réaction de détresse à une situation de stress en milieu professionnel. Nous ne disposons d'aucun outil diagnostic global. Le Maslach Burn-out Inventory (MBI) évalue indépendamment trois dimension du burn out : épuisement émotionnel, dépersonnalisation, réduction du sentiment d'accomplissement de soi. Des auteurs y ont ajouté un surinvestissement et l'addiction au travail (workalholisme).
Au total, les symptômes relèvent plutôt des troubles dépressifs et des troubles de l'adaptation. Les sujets en burn-out ont souvent recours aux psychostimulants, à l'alcool et aux anxiolytiques.
Aujourd'hui, la prise en charge de la personne en burn out associe l'éloignement du travail, un traitement antidépresseur et une psychothérapie de reconstruction émotionnelle et de l'estime de soi.
Des pistes pour améliorer la prévention en entreprises
Le burn-out s'expliquerait par la rencontre d'une personne en détresse (fatiguée) pouvant présenter une personnalité à risque (perfectionnisme, hyperactivité et addiction au travail) et d'un environnement de travail dégradé (exigences du travail, exigences émotionnelles, manque d'autonomie, de soutien social et de reconnaissance, conflits de valeur, insécurité de l'emploi et du travail).
Au plan préventif, la loi du 20 juillet 2011 a renforcé la notion de droit à la santé au travail et le rôle du médecin du travail dans la prévention. Pour ce faire, l'Académie nationale de médecine recommande de créer « une structure capable de faciliter la coopération entre les ministères concernés (Travail, Santé, Recherche) qui serait hautement utile à l'instar de ce qui existe pour d'autres questions de santé et sécurité publique telles que toxicomanies ou sécurité routière ».
Enfin, l'inscription du burn-out au tableau des maladies professionnelles a été rejetée par les parlementaires en 2015 du fait du manque de définitions. Toutefois, les « dépressions d'épuisement » peuvent être reconnues comme maladies professionnelles hors tableau, et les médecins devraient les rapporter aux Comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles (C2RMP). Le coût pour les entreprises de la réparation des troubles psychosociaux reconnus par les C2RMP est un facteur puissant pour mettre en œuvre des moyens de prévention efficaces...
Auteur
Véronique Canac
Date de création : 12 avr 2016
source : http://www.univadis.fr/medical-news/41/Le-burn-out-sous-la-loupe-de-l-Academie-Nationale-de-Medecine
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