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Ostéopathie : Diabète gestationnel et allaitement

Eviter le diabète gestationnel de devenir diabète de type deux après une grossesse?

Article très interessant!

Source : http://www.univadis.fr/medical-news/41/Allaiter-pour-prevenir-l-evolution-d-un-diabete-gestationnel-vers-un-diabete-de-type-2

alexie legrand ostéopathe seysses

Le diabète gestationnel (DG) affecte 5 à 9 % des femmes enceintes aux USA. Il est associé à un risque 7 fois plus grand de survenue d'un diabète de type 2 (D2) dans les semestres ou années suivantes. Il est acquis que la lactation maternelle améliore le métabolisme glucido - lipidique, la sensibilité à l'insuline et a de multiples effets favorables se prolongeant après son arrêt. Toutefois, son rôle préventif sur la survenue ultérieure d'un D2 reste incertain, les travaux à ce sujet menant à des résultats contradictoires.

1010 mères ayant souffert d'un diabète gestationnel

L'étude SWIFT (Study of Women, infant feeding and Type 2 Diabetes after Gestational Diabetes Mellitus) a tenté d'évaluer l'effet de l'allaitement maternel, tant en importance qu'en durée sur l'incidence, dans les 2 ans suivant l'accouchement, d'un D2. Il s'agit d'une étude prospective de cohorte de femmes qui avaient récemment présenté un DG. Les participantes ont été enrôlées entre Aout 2008 et Décembre 2011. Elles avaient été suivies durant leur grossesse et accouché dans les différents établissements affiliés au Kaiser

Permanent Northen California. Elles avaient toutes présenté un DSG à partir de la 35e semaine de gestation. Elles étaient âgées de 20 à 45 ans, sans antécédent de maladie diabétique de base ou de comorbidités graves. Six à 9 semaines après la délivrance, de nombreuses mesures cliniques, anthropométriques et biologiques ont été effectuées, dont un test de tolérance glucidique, 2 heures après absorption orale de 75 g de glucose (TTGO). Elles ont été secondairement suivies de façon régulière toutes les 4 à 6 semaines, en détaillant notamment de façon très précise le type d'alimentation du nourrisson, au sein ou par lait maternisé. Elles ont eu un TTGO à 1 et 2 ans, ainsi qu'un dosage de l'insulinémie totale. Les participantes ont été classées en plusieurs groupes selon l'allaitement délivré entre la 6e et la 9e semaine après l'accouchement : allaitement au sein exclusif (sans lait maternisé, ni adjonction d' autres liquides ou aliments), allaitement maternel majoritaire ( avec de 0 à 6 onces de lait maternisé, en sus, par 24 heures), alimentation artificielle prédominante (plus de 17 onces par 24 heures), alimentation mixte (de 7 à 17 onces de lait artificiel) ou allaitement exclusif par lait maternisé et/ou ayant suivi un allaitement au sein de moins de 3 semaines après la naissance.

A 2 ans, une incidence de diabète de type 2 bien moindre en cas d'allaitement maternel

Au total, 1 035 femmes ayant présenté un DG et ayant accouché d'un seul enfant au-delà de la 35e semaine de gestation ont été enrôlées. Après exclusion, pour diagnostic de D2 dès l'entrée, la cohorte prospective était constituée de 1 010 jeunes mères. La durée médiane de suivi a été de 1,8 an (0,2- 2,6 ans) ; 959 femmes (95 %) ont pu être évaluées à 2 ans. Cent treize (11,8 %) ont développé un D2 (59 à un an et 54 autres à 2 ans). L'incidence globale du D2 a donc été, dans cette série, de 5,64 cas/ 1000 personnes- années (PA) avec un intervalle de confiance (IC) compris entre 4,60 et 6,08. Plus précisément, l'incidence est de 3,95 cas/1 000 PA (IC : 2,07- 5,87) en cas d'allaitement au sein complet mais culmine à 8,79 cas/1 000 PA avec une alimentation du nourrisson exclusivement par lait maternisé entre la 6e et la 9e semaine suivant la délivrance. Entre ces 2 extrêmes, l'incidence du D2 est inversement proportionnelle à l'importance de l'allaitement maternel. Le Hazard Ratio (HR) est, de fait à 0,64 pour une alimentation mixte ou à prédominance de lait maternisé. Il est à 0,54 avec une alimentation essentiellement au sein et à 0,46 en cas d'alimentation maternelle exclusive, vs une alimentation totalement par lait maternisé (p pour la tendance : 0,016). A l'entrée dans SWIFT, les femmes les plus à risque de développer un D2 secondaire avaient plus souvent un surpoids et étaient plus souvent d'origine hispanique ou asiatique. Elles avaient plus fréquemment nécessité un traitement médicamenteux ou une insulinothérapie pour leur DG, ont plus souvent eu une césarienne et ont présenté davantage d'événements pathologiques liés à leur grossesse.

Le caractère exclusif de l'allaitement compte mais aussi sa durée

A côté de l'importance de l'allaitement au sein, sa durée apparaît aussi fondamentale, avec, là encore, une relation inverse entre la durée de l'allaitement maternel et l'incidence d'un D2 dans les mois ou semestres suivants. Le HR a été calculé à 0,55 pour une durée de 2 à 5 mois. Il passe à 0,50 quand la durée est de 5 à 10 mois et à 0,43 quand la durée de l'allaitement au sein dépasse 10 mois, comparativement à un allaitement poursuivi de 0 à 2 mois (p pour la tendance = 0,07). L'ajustement à l'âge et à diverses co variables, dans un modèle de régression multiple confirme ces données et démontre l'existence d'un gradient linéaire entre importance et durée de l'allaitement maternel et incidence du D2. La prise en compte des modifications du poids de la mère un an après l'accouchement, facteur potentiellement important, n'atténue que très légèrement ces associations, après ajustement liés à l'âge, aux facteurs de risque maternels et périnatals, au devenir du nourrisson et du style de vie (p tendances < 0,05).

Ainsi l'analyse de cette cohorte prospective met en exergue l'impact de l'allaitement au sein dans la prévention d'un D2 secondaire chez des femmes à haut risque ayant présenté un DG. La réduction peut aller de 36 à 57 % de l' incidence à 2 ans pour une alimentation maternelle quasi exclusive entre la 6e et 9e semaine du post partum et pour une durée pouvant aller jusqu'à 10 mois, ceci de façon indépendante de la présence ou non d'une obésité maternelle, de l' importance de l'intolérance aux hydrates de carbone en cours de grossesse et de l'évolution péri natale. Les variations du poids chez la mère suivant l'accouchement n'affectent que peu l'association inverse allaitement maternel-D2. L'effet bénéfique de l'allaitement, qui augmente la dépense énergétique globale et mobilise les réserves de graisse n'est pas lié, pour l'essentiel, aux variations pondérales de la mère dans l'année ou les 2 années suivant l'accouchement. D'autres mécanismes sont à envisager. Il se pourrait que, via la prolactine, l'allaitement maternel contribue à préserver les cellules béta pancréatiques et à améliorer la fonction endothéliale, d'où une meilleure sensibilité à l'insuline avec diminution de l'insulinorésistance. La prolactine pourrait jouer aussi sur l'adipogénèse en diminuant le stockage lipidique et la libération, à partir des adipocytes, de cytokines pro inflammatoires ou d'adiponectine.

Quelques réserves sont toutefois à formuler. Il n'a pas été effectué de mesures longitudinales au fil du temps des divers biomarqueurs et le suivi n'a été que de 2 ans. A l'inverse, plusieurs points forts sont à noter. Le recrutement de la cohorte a été divers au plan ethnique ; les critères de diagnostic de diabète stricts et les modalités de la lactation maternelle bien précisées, tant dans son intensité que dans sa durée. Enfin, nombre de co variables ont été incluses dans l'étude.

Les femmes aux antécédents de DG sont à très haut risque de développer un D2, ce risque pouvant aller jusqu'à 50 % à 5 ans. L'étude SWIFT confirme que l'allaitement au sein est un facteur de protection fondamental, indépendant des facteurs de risque socio démographiques, du statut maternel prénatal et de son évolution après l'accouchement et du style de vie de la mère. Il est donc fondamental que la stratégie visant à prévenir la survenue d'un D2 après DG passe, avant tout, par un allaitement au sein optimal, tant dans son importance que dans sa durée ; les modifications diététiques et de l'activité physique n'intervenant que plus tardivement, après une période d'allaitement maternel la plus intensive possible.


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